Le Format IFC
Le format IFC est un format ouvert, mais complexifié inutilement par les formats propriétaires.
Un format normalisé
Le format IFC (Industry Foundation Classes) est un format de fichier normalisé orienté objet. Les acteurs de la construction l’utilisent pour échanger et partager des informations entre logiciels relatives à la description du bâtiment.
Le format IFC a été développé par BuildingSMART International. C’est une organisation internationale qui vise à améliorer l’échange d’informations entre les applications logicielles utilisées dans l’ industrie de la construction. Elle est représenté en France par BuildingSMART France – Mediaconstruct. La description de ce format, selon sa version, est disponible sur le site de BuildingSMART International.
L’IFC est un des formats utilisables pour échanger entre différentes plateformes BIM. Les IFC sont inclus dans un fichier dont le format est prédéfini selon une norme internationale (STEP) ISO 10303-21) permettant sa stabilité et une certaine universalité.
Mise en commun
Dans le BIM, le format IFC a pour objectif la mise en commun de données de l’ouvrage entre les acteurs de la construction. Il permet l’utilisation d’une base de données unique par des fonctions logicielles très différentes. Ces objets supportent le cycle de vie complet d’un bâtiment. Cela inclue la conception, la documentation, la construction. Cela inclue également les essais, l’exploitation, la gestion des installations (facility management). Enfin, la démolition et l’élimination font également partie du projet.
Le format IFC est un format de fichier orienté objet. Il assure l’interopérabilité entre les différents logiciels métier utilisés par les acteurs dans le cadre d’un processus BIM. Il s’agit d’un format libre et gratuit qui se veut être le garant d’un BIM ouvert.
Depuis 2013, l’IFC est normalisée par l’ISO 16739 et maintenant NF EN ISO 16739.
Le format IFC évolue au rythme de la normalisation internationale. La version en cours depuis 2013 est l’IFC4. Les IFC5 prenant en compte les ouvrages propres aux infrastructures (ponts, tunnels, rails, routes,…) sont en cours d’écriture et seront disponibles prochainement.
Analyse forces/faiblesses des IFC :
Visibilité du format IFC
Cette normalisation ISO donne une importante visibilité au format, ce qui lui permet d’être connu dans le secteur de la construction à l’échelle mondiale. Ainsi, les éditeurs de logiciels de modélisation géométrique de périmètre d’intervention mondiale jouent globalement le jeu de l’IFC. Ils permettent l’export de la description du bâtiment de leur logiciel dans ce format. L’import IFC dans leurs logiciels est aussi possible mais dépend néanmoins fortement de la manière dont ont été introduites les données d’entrée.
Format complexe
Le format IFC fixe l’arborescence de description de l’ouvrage. Il intègre également la définition des classes d’objets (environ 800) ce qui en fait un format complexe :
- environ 2000 pages de documentation en anglais ce qui en fait un format complexe à implémenter dans les outils. Et particulièrement ceux développés par des éditeurs de périmètre national qui traitent généralement de sujets réglementaires nationaux,
- l’évolution sémantique (comme par exemple le rajout d’une famille d’éléments) nécessite une évolution normative internationale d’environ 5 ans. Ensuite un délai d’implémentation est nécessaire par les éditeurs tout aussi long si ce n’est plus.
- Par exemple, l’IFC 4 (normalisé en 2013) successeur de l’IFC 2×3, vient d’être implémenté par Autodesk dans Revit en 2020. Ces longs cycles de prise en compte de l’évolution des besoins peuvent avoir pour effet de réduire la perception de la valeur potentielle des IFC. En effet, les formats natifs des éditeurs évoluent annuellement au grès de l’évolution des besoins. Les cycles peuvent être beaucoup plus courts.
- le format est international négligeant ainsi les particularités nationales.
- la norme NF EN ISO 23386 publiée en 2020 qui a découlé des travaux Français XP P07 150 (12/2014) devrait traiter ces 2 problèmes. Dès sa prise en compte dans la norme IFC en permettant d’externaliser la sémantique du format IFC. Elle permet un meilleur traitement des spécificités nationales et la gestion d’un dictionnaire dynamique qui puisse évoluer en fonction des besoins sans nécessité une évolution normative.
Et les données d’entrées ?
Néanmoins le format IFC ne traite pas du format des données d’entrée. Il a été développé à l’origine pour décrire le bâtiment et non les contenus nécessaires à sa construction. Il laisse volontairement cette fonctionnalité aux logiciels métier avec leurs différents formats natifs.
Open dthX, une solution élégante et libre d’usage.
L’association ALLIANCE DU BATIMENT a acquis les droits d’exploitation d’un format open source (Open dthX) pour répondre à cette problématique. L’objectif est de simplifier le processus collaboratif BIM. Elle met librement ce langage à disposition de tous les acteurs et leur faciliter l’accès au BIM. L’objectif est d’éviter à la filière du BTP de prendre le risque de marginaliser 95% de ses acteurs dans le cadre de sa transition numérique devenue incontournable.
Vous faites partie des acteurs ayant intérêt au développement du langage numérique partagé pour tous dans la construction, rejoignez l’ALLIANCE DU BATIMENT.