Lu dans dans les dossiers techniques de la construction, un excellent article d’Alain PEUVOT : voici un extrait.
Concernant le jumeau numérique :
… Le « jumeau numérique » est l’un des leviers de la lutte contre le changement climatique. Véritable clone d’un ouvrage réel, il permet d’améliorer la gestion de son cycle de vie et contribue à l’économie circulaire :
– en phase de conception et de prototypage, il stimule les comportements et les performances en les optimisant notamment au regard des exigences environnementales. La construction de l’ouvrage est alors plus performante ;
– en phase d’exploitation et de maintenance, il permet de s’ajuster aux comportements réels et d’anticiper les défaillances grâce aux capteurs intégrés ;
– en fin de vie, il anticipe l’obsolescence des matériaux et prépare les étapes de déconstruction.
Pourtant, alors qu’il existe depuis la fin du XXe siècle et que les actions de communication et de formation se sont multipliées depuis 5 ans, le BIM reste sous-employé et n’est utilisé que par un nombre d’acteurs du bâtiment très limité.
Dans le cadre de la stratégie du « BIM pour tous » portée par le plan gouvernemental BIM 2022, s’est constituée officiellement le 18 janvier 2021 l’association Alliance du bâtiment (ADB).
Dans son livre blanc, ADB identifie quatre facteurs clés de succès pour la mise en œuvre du BIM universel :
– l’interopérabilité des données avec les applications utiles à la mise en œuvre des cas d’usage visés pour produire des livrables numériques de qualité ;
– la continuité numérique du système d’information du maître d’ouvrage pour capitaliser toutes les expertises et rendre opérant le concept d’entreprise étendue au service d’objectifs clairement identifiés ;
– la prise en compte de l’impact environnemental des échanges numériques BIM ;
– la confiance de l’ensemble des acteurs grâce à la maîtrise des données produites et du risque de dépendance induit par la plateformisation des échanges.
ADB, prône une approche « agile » dans laquelle les acteurs d’un projet se mettent d’accord sur la structuration des objets et adoptent un langage commun, ouvert et libre d’usage permettant l’interopérabilité totale des données. Grâce au format Open dthX, indépendant des logiciels utilisés, chacun peut travailler dans sa spécialité avec son propre logiciel métier en interaction avec la maquette, réduisant ainsi les échanges de maquettes dont la définition géométrique représente le poids principal.
Ainsi, l’ensemble des protagonistes de la filière constructive, y compris les artisans et TPE qui en représentent 95 %, ont accès à une donnée issue d’un langage low tech vingt fois moins lourd en moyenne qu’un fichier géométrique. Cet accès transparent, universel et peu coûteux à la donnée augmente la fluidité et l’efficience de leur collaboration, constituant ainsi autant d’atouts pour inciter les acteurs du BIM à considérer cette nouvelle approche…