La nouvelle loi destinée à réduire l’empreinte environnementale du numérique concerne directement le BTP gros émetteur de CO2

Les acteurs de la maquette numérique et du BIM ont désormais les moyens de réduire l’impact numérique du secteur en allégeant le « poids », en constante augmentation, des données numériques échangées. L’utilisation d’un format « ouvert » permet, en effet, de fortement réduire – par au moins 50 la quantité de gaz à effet de serre générée !

Le Parlement vient d’adopter un texte pour réduire l’impact du numérique sur l’environnement. celui-ci pourrait générer en France, si rien n’est fait, 24 millions de tonnes équivalent carbone, soit environ 7 % des émissions de gaz à effet de serre en 2040 contre 2 % aujourd’hui.

Le numérique représente désormais un grand défi environnemental. Le monde produit actuellement plus de données chaque jour que toutes celles produites du début de l’informatique jusqu’à 2003. Et ce chiffre pourrait être multiplié par 45 en 2050 !

Outre des mesures liées à la fabrication et au recyclage des smartphones, ordinateurs, tablettes, etc. la nouvelle loi prend en compte le fait que le volume des échanges numériques explose.  La progression est de +25 % par an pour les réseaux, +35 % pour les datacenters qu’il faut entretenir, refroidir avec des climatisations alimentées par de l’électricité…elle-même produite avec du pétrole, de l’uranium ou du charbon.

Finalement les 3 millions de data centers installés dans le monde sont responsables de la moitié des émissions de gaz à effet de serre du secteur numérique. Réduire les volumes de données échangées et stockées dans ces centres constitue donc un précieux moyen d’alléger l’impact environnemental.

 

Le format d’échange de données conditionne la performance

La filière du BTP est très concernée car elle est un des principaux producteurs d’émissions de gaz à effet de serre (GES). Pour atteindre la neutralité carbone elle va devoir engager des efforts à tous les niveaux y compris au niveau du BIM. Si elle permet d’optimiser la gestion d’un projet constructif, la maquette virtuelle génère, en effet, l’échange et le traitement de volumes sans cesse croissants de données informatiques.

Comme il oblige à démultiplier le nombre de maquettes, en autant d’acteurs et de phases, un projet peut générer plus de 100 maquettes à s’échanger sur le cycle conception-réalisation sans compter le poids non négligeable des objets géométriques 3D.

A l’heure actuelle la majorité des acteurs du BIM travaillent avec des logiciels utilisant des formats géométriques généralement « natifs » pour la donnée d’entrée. Quand il ne produit pas lui-même la maquette IFC, chaque intervenant la charge la maquette dans son logiciel métier puis la renseigne avec ses propres données. celles-ci sont formatées via l’interface de son logiciel ou l’utilisation d’objets préformatés en format natif géométrique. Le BIM manager récupère un ensemble de maquettes contenant chacune ses propres objets. Cette approche impose d’échanger un volume considérable de données ce qui tend à accentuer l’impact environnemental du bâtiment.

Un langage commun, ouvert et libre d’usage

Dans cette perspective ALLIANCE DU BATIMENT* prône une autre approche beaucoup plus agile. Les acteurs d’un projet se mettent d’accord sur la structuration des objets et adoptent un langage commun, ouvert et libre d’usage permettant l’interopérabilité totale des données.

Grâce au format Open dthX, indépendant des logiciels utilisés, développé depuis 2011, chacun peut travailler dans sa spécialité avec son propre logiciel métier en interaction avec la maquette. Cela réduit ainsi les échanges de maquettes dont la définition géométrique représente le poids principal. Il n’y a plus qu’une seule maquette IFC (dans le cloud) renseignée par tous les métiers avec leurs données au format ouvert et partagé.

Le poids unitaire des objets ainsi échangés diminue fortement. Une géométrie qui porte des propriétés représente en moyenne 1300 KO, un jeu de propriétés structurées au format ouvert moins de 25 KO. Finalement l’échange et le traitement de données structurées permet de réduire d’un facteur supérieur à 100, le poids des objets échangés ! Un résultat qui, en sus d’une plus grande efficience, doit va contraindre les acteurs du BIM à reconsidérer leur approche actuelle.