A l’échelle nationale, la filière de la construction représente plus de 12% du PIB et environ 25% avec les activités liées à l’immobilier.
La productivité de la filière stagne et ne suit pas l’évolution du reste de l’activité économique.
Les collectivités sont confrontés à plusieurs défis :
– Améliorer l’efficacité des opérations de construction et rénovation (réduire les coûts, les délais, les malfaçons etc…)
– Répondre à l’impératif de maîtriser les dépenses énergétiques de bâtiments neufs ou à rénover
– Répondre à l’impératif de la transition écologique : matériaux, usages etc..
Le numérique est un des principaux atouts pour faire face à ces contraintes.
Il se concrétise par la démarche BIM qui vise à numériser tout le process depuis la conception jusqu’à l’exploitation.
Il est initié par des logiciels de CAO (3D) qui génèrent une maquette numérique, virtualisation en 3D de l’ouvrage qui remplace les plans 2D et les documents papiers ordinairement utilisés. Toutes les données relatives à l’ouvrage y sont intégrées, plans, matériaux, composants (menuiseries, réseaux, équipements…)
Cette maquette BIM est dite ouverte dans la mesure ou tous les acteurs du projet peuvent visualiser ce document pour faciliter la collaboration.
D’ou viennent les risques et quels sont-ils ? :
– La géométrie de l’ouvrage est ouverte (normalisation internationale BIM avec le format ifc) , mais les composants (objets BIM) restent formatés par des formats propriétaires.
– Les données des composants sont organisées de façon variable en fonction des concepteurs et des éditeurs et ne sont pas harmonisées.
Conséquence :
– Une dépendance technologique et financière. (intérêt des éditeurs)
– La limitation des participants au process BIM aux entreprises qui ont les moyens (coûts de licence important) et les compétences (formations lourdes).  (intérêt des majors de la construction pour accroitre leur part du marché aux détriments des PME/TPE et entreprises locales)
– La captation des données numériques par des plate-formes type GAFAM créées pour résoudre les problèmes dûs à l’absence d’interopérabilité des formats propriétaires.
– Une grande complexité liée à l’absence d’interopérabilité qui engendre des coûts prohibitifs qui profitent aux AMO spécialisés (BIM management) et qui obèrent la généralisation du numérique pourtant nécessaire à la transitions écologique.
Face à cette situation, Alliance du Bâtiment met à disposition le format ouvert opendthX pour les objets BIM développé dans le cadre des plans de transition numérique du bâtiment (PTNB 2015-2019) puis BIM 2022 et développe des applications opensource pour permettre à tous les acteurs de participer au processus numérique avec une formation limitée et sans achats de licences.
Le format opendthX est ouvert et permet :
–  L’interopérabilité entre toutes les applications métiers qui concourent au processus et la participation des TPE par le biais de l’application ciqo.eu (opensource) qui rend possible l’intégration de données sur une maquette par internet.
– La production de bases de données structurées ou référentiels pour créer des objets BIM répondant aux normes (DTU etc..) par le biais de formulaires qui garantissent la qualité des données.
La démarche nécessite la volonté des maîtres d’ouvrages publics ou privés pour demander en amont des projets la mise en place du processus BIM ouvert et intéropérable utilisant un référentiel existant (mutualisation) ou mis en place pour répondre à un cas d’usage spécifique.
Quel est l’intérêt au delà de l’amélioration dès la phase construction rénovation ?
– Disposer d’un DOE numérique de qualité pour l’exploitation à long terme de l’ouvrage et mis à jour tout au long de l’exploitation.
– Répondre aux exigences réglementaires à moindre coût en disposant d’une base de données ouverte pour générer les documents réglementaires.
– Alimenter automatiquement les applications de gestion du patrimoine
– Alimenter les applications de calculs de performance (GTB etc.. ).