L’Europe va-t-elle enfin promouvoir un format totalement ouvert pour le bâtiment en complément d’IFC ?
Alors que la France hésite à mettre en œuvre le carnet d’information du logement et qu’elle a même renoncé à promouvoir le carnet numérique, l’Europe aborde la question avec volontarisme en lançant une étude technique pour l’élaboration et la mise en œuvre de journaux de bord numériques du bâtiment. (Lien vers l’appel d’offre)
« L’étude technique visera à développer un modèle de données sémantique et un plan de gestion des données pour les journaux de bord numériques des bâtiments ainsi qu’une approche standardisée pour la collecte de données, la gestion des données et l’interopérabilité, y compris son cadre de mise en œuvre. L’étude technique développera également des lignes directrices pour États membres dans la mise en œuvre de registres de construction numériques, tout en relevant des défis tels que la collecte de données, les licences et la liaison des bases de données existantes. »
Un format ouvert pour le BIM des objets
Afin de pouvoir mettre en œuvre ce projet, il semble enfin évident qu’une approche avec un format ouvert s’impose, allant jusqu’à la description des objets constructifs en complétant la norme IFC, insuffisante à elle seule pour assurer l’interopérabilité largement accessible. La collecte fluide des données ne peut se faire en imposant des formats natifs multiples générant le chaos numérique.
En effet, il faut voir ce CIL numérique comme une base de données qui devra être au format IFC, unique format de fichier normalisé (NF EN ISO 16739) pour éviter de devoir créer un nouveau standard de description des bâtiments. Il devra être associé à un format ouvert, accessible à tous, pour permettre à tous de générer les données d’entrée indépendamment des formats natifs des logiciels métier utilisés, ce qui s’impose pour satisfaire des exigences règlementaires.
Des applications exploiteront les données de cette base (visualisation, diagnostic, simulation thermique, acoustique, environnementale, structure, économique, maintenance…)
Open dthX
Aujourd’hui, seul le format opendthx.org répond à ces exigences. Il permet l’enrichissement d’une maquette IFC par quiconque quels que soient les logiciels utilisés.
Du carnet numérique du bâtiment au carnet d’information du logement (CIL), c’est le même combat : nécessité d’un langage commun pour la construction : Il est indiqué que “Le carnet d’information sera établi par le propriétaire à l’issue de la construction du logement ou de travaux de rénovation modifiant significativement la performance énergétique. Il devra être régulièrement mis à jour par le propriétaire auquel les professionnels de la construction intervenant sur le logement sont tenus de fournir les informations nécessaires à son alimentation.” (Cf article batiactu du 23/07 : Le carnet d’information du logement entrera en vigueur en 2022).
L’Europe mettra-t-elle réellement en pratique son discours sur la maîtrise des données et la lutte contre les oligopoles numériques ? Si oui, cela devrait la conduire à promouvoir un format ouvert pour les objets constructifs numériques et paramétriques et non les formats natifs et fermés de CAO, au demeurant uniquement géométriques.
Open dthX, initiative française sera-t-il poussé grâce à l’Europe ?